lundi 10 août 2009

Fais comme le roseau.

Lettre [002] à Moy: Fais comme le roseau.

Cher Moy,

J’espère que ces lignes te seront utiles.

En effet, l’un des paradoxes africains est que: le bonheur et le malheur, la joie et le chagrin sont accueillis respectueusement dans le même logis, célébrés –à peu près- de la même manière. Les cris de joie intense et les hurles de douleur profonde sont souvent bilatéraux.

Donc ne sois pas étonné de voir quelqu’un pleurer le matin et danser le soir. C’est ça une autre fierté africaine. Car cet afro qui pleure le matin la mort d’un proche et danse le soir le mariage d’un ami ou le départ d’un autre proche pour l’eldorado Européen ou Américain, pense que, malgré les circonstances ou les épreuves, la vie doit être accueillie sous l’angle que la vie, elle-même, a choisi pour se présenter à nous.

Ce dernier n’a réellement pas de plans ultérieurs, ni regrets éternels. Il mène une vie paisible. Il n’accuse personne et remet tout entre les bras du destin. Il se motive à travers la patience dans la croyance que «vouloir c’est pouvoir »-quand on veut, on peut, avec l’assistance de l’Omnipotent Allah. C'est-à-dire tout vient à point à qui sait attendre et peu à peu le fil de coton devient pagne.

Tout peut changer et évoluer si l’on s’adonne à fond. L’homme moyen, aussi, peut devenir meilleur.

Autre fait attirant chez toi c’est de pouvoir souhaiter pour les autres ce que tu souhaites pour toi-même. J’apprécie cela. A dire vrai, c’est une qualité rare chez les humains. En Afrique, par exemple, tout le monde aime taquiner le fou avec le souhait qu’il ne soit jamais membre de leur famille. Ce n’est pas normal. Car quand on coupe les oreilles, le cou s’inquiète. Et quand il y a incendie chez le voisin tout le monde s’inquiète pour son bien en allant porter secours aux sinistrés. Si tu souhaites du mal pour les autres, les retombées de ce mal pourraient t’atteindre par des voix dont seul l’Omniscient Allah détient les secrets.

Et surtout apprends à supporter les obstacles de la vie en faisant comme le roseau qui ne casse pas sous les rafales de vent, mais se courbe pour se redresser après.

Bien à toi.

/___.moysekou.

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