vendredi 25 septembre 2009

Guinée: Mon pays, mon espoir.

Guinée: Mon pays, mon espoir.

J’espère. J’espère qu’un jour ma pauvre patrie prendra son envol comme les autres nations. Elle sera démocratique, développée et attirante.

Bien sur la réalisation de certains rêves peut paraitre aussi dure qu’arracher une incisive du lion; mais on aboutit toujours à notre but quand on a la ferme volonté d’y aboutir. Car vouloir c’est pouvoir: quand on veut, on peut -avec l’assistance du bon Dieu-.

En décembre 1989, les libériens affluaient le sol guinéen fuyant la guerre civile déclenchée par leur maudit Charles Taylor. A Macenta, je les voyais exprimer fièrement leur espoir pour un retour rapide chez eux. Certains disaient en haussant les épaules: «We were born there; we want to die there.» (Nous sommes nés là-bas; nous voulons mourir là-bas.) Mais cet espoir, debout comme un poteau, durera 14 ans. Ils ne retournèrent définitivement qu’en 2003; après le départ forcé de Charles Taylor, chassé par les Etats-Unis d’Amérique.

Le symbole américain Martin Lutter King lutta pacifiquement contre la discrimination raciale dans son pays. Il avait un rêve. Il espérait qu’un jour; l’homme Noir sera considéré non pas par la couleur de sa peau mais par ses qualités. Quatre décennies après sa mort; son espoir tant rêvé vit le jour un 4 Novembre 2008 avec l’élection de Barak Hussain Obama comme Président des Etats-Unis d’Amérique. Les larmes des Noirs coulaient à flot un peu partout dans le monde, synonyme d’une joie ineffable.

Mahatma Gandhi, sans l’espoir de vaincre, n’aurait pu mener sa longue lutte pacifique vers le quai de sa victoire historique sur les anglais. Déterminé à atteindre son motif, il répétait courageusement que "la vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre".

Nelson Madiba Mandela, dans ses profondes méditations perpétuelles, ne rêvait que de voir la discrimination raciale boutée hors de sa patrie pour que les humains y vivent tels qu’ils sont nés : égaux. A pas surs, sans relâche, il poursuivit son combat jusqu'à un 10 Mai 1994 qui le vit intronisé comme le président des sud africains. Qui ne risque rien n’a rien. Et tout vient à point à qui sait attendre.

Donc l'espoir est une chose merveilleuse, mais s’il n'est pas complété par des calculs réalistes et des travaux concrets loin des slogans infondés, il peut induire l’humain en erreur, et égarer le peuple. Les présidents Sékou Touré, Mobutu Sesse Seko, Idi Amine Dada, Lansana Conté, Robert Mugabe …etc. avaient tous suscité des espoirs à l’aube de leur pouvoir. Mais hélas, l’homme même s’il n’est pas caméléon; il change et de peau et de couleur. Les braises de leurs ignobles dictatures resteront gravées dans nos mémoires.

En effet, les nations ne triomphent pas sur leurs ennemis par de simples paroles ou slogans. Idem pour les individus. L'homme, de nature, ne rêve que du «bien» pour lui-même, et souhaite que le «mal», tout le mal soit toujours pour l'ennemi. Cependant, ce «bien» ne peut être réalisé par un simple rêve, mais plutôt par un travail solide. Et le moyen le plus important pour cela demeure le savoir qui a obtenu de grandes réalisations. Le savoir en sciences physiques et sciences sociales.

A dire vrai, l’être humain aime beaucoup espérer. Car sans l’espoir, l’histoire serait modifiée. Mais cet espoir, souvent, nous illustre comme si une cible lointaine est proche et peut être atteinte rapidement.

Peu importe l’actuelle position de ma patrie, je continuerai à espérer, malgré tout. Une sagesse guinéenne ne nous enseigne t-il pas que malgré la lenteur du caméléon, il n’espère qu’atteindre sa destination, tôt ou tard. C’est pourquoi, dans ses balades quotidiennes, il pose lentement chaque pas en fredonnant son dicton préféré : « le jour éloigné existe; mais celui qui n’arrivera jamais n’existe pas ».

Bref, mon message à l’Omnipotent Allah est: Dieu le plus fort, qui peut aider le faible sans toi; aides mon faible pays à sortir de sa léthargie.

/___.moysekou.

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