dimanche 26 septembre 2010

Syli no. 1 en Afrique ?

syli_comprimKUWAIT CITY− En August 2006, le Syli National de Guinée faisait sa meilleure progression en s'installant à la 22e place mondiale et 4e équipe africaine du Classement mondial FIFA. Le classement de ce mois de septembre l’a logé à la 81e place mondiale et 18e meilleure équipe d’Afrique. Il fait ainsi une montée de cinq places africaines et 21 positions mondiales après une victoire sur le Mali en amical et un départ idéal aux éliminatoires CAN 2012 en allant battre les Antilopes d’Ethiopie à Addis-Abeba (1-4).

Mais ce beau pays du Ballon d’Or Africain Cherif Souleymane, considéré comme l'une des meilleures sources de talents footballistiques d'Afrique, est-il déterminé à atteindre le plus haut niveau continental ?

Le titre aurait pu être : « Pourquoi sommes-nous n°1 en Afrique ? » si et seulement si nous avions pu dominer les autres et occuper confortablement le trône présentement mérité par les Pharaons d'Egypte. Pourquoi, demande-je, avons-nous autant de talents footballistiques avec si peu de rendements ?

Le premier constat est pitoyable : la Guinée, qui a eu son indépendance depuis 52 ans, avec toutes ses richesses naturelles, n'arrive toujours pas à se doter d'infrastructures sportives dignes !

A Conakry comme à Yomou ou dans les autres villes guinéennes, en termes de solutions évolutives qui produisent de meilleurs sportifs, rien n’existe ou ne se pointe à l’horizon. Plus, le légendaire Stade du 28 septembre, le seul stade du pays répondant aux normes internationales n’est souvent entretenu que quand la FIFA menace de le suspendre !

Mais, pour bâtir haut il faut creuser profond, dit l’adage. C’est pourquoi nos Ministres des Sports qui se sont succédé à ce poste se sont plutôt intéressés à creuser la caisse du contribuable guinéen pour bâtir leurs propres maisons que de servir loyalement la Nation.

Le crabe n'est pas bienvenu au jeu de contorsions. Les clubs de notre championnat, aussi, ne sont pas bienvenus aux compétitions continentales. Ils sont faibles et naturellement éliminés dès le 1er tour.

D'ailleurs, la plupart de nos footballeurs professionnels actuels ne sont pas prêts à se battre sans cesse pour s’imposer dans leurs clubs. Ils manquent de motivation, de ténacité et de volonté d’atteindre le sommet de leur art et surtout de maintenir le niveau à la hauteur des attentes !

Et puis, il y a une fausse idée avec laquelle nos footballeurs vont devoir rompre. C’est cette idée que le football c’est le talent, ensuite vient le niveau du championnat et sa médiatisation, que certains joueurs guinéens se permettent de randonner dans des championnats de bas niveau.

Comme pour faire de mauvais choix, il faut de mauvais conseillers. Il faut l’aide des agents (de joueur) opportunistes pour piétiner l’espoir de tout un peuple en galopant nos talents au début de leur carrière ou qui disposent encore quelques années de football de haut niveau sous leurs crampons vers les pétrodollars du Golfe Persique.

N’importe quel joueur sérieusement « ascendant » aurait décliné le choix d’une pente « descendante », en quittant un championnat de haut niveau pour un autre de bas niveau voire même très bas, quelque soient les privilèges. Mais tout ce que les supporters du Syli National prennent pour des mauvaises décisions, certains footballeurs Guinéens le prennent pour des qualités intrinsèques.

Et à cette allure, il ne faudrait pas s’étonner si un jour, un de nos meilleurs jeunes talents, quitte l’Olympique Lyonnais (D1, France) pour le Pelita Jaya (D1, Indonésie), privilégiant un contrat plus lucratif à la qualité du championnat. C’est à Pelita Jaya, en 1996, que le légendaire Roger Milla a fait les derniers dribbles de sa carrière en marquant 23 buts en 23 matchs. Il avait alors 44 ans et poussières !

Tant que notre football marchera avec des béquilles, pardon, sous la houlette des mauvais dirigeants, des responsables sportifs véreux ou égoïstes, on ne sèmera que du vent pour ne récolter que de la tempête.

Bref, nous n’avons pas d’infrastructures sportives adéquates, nous ne possédons aucune académie sportive, aucun centre de formation, nos responsables sportifs sont déloyaux, indifférents et trop gourmands. Les performances de nos joueurs sont instables.

Pourtant, nous avons le talent. Et aujourd’hui, sur un gazon plat où tout le monde a accès au ballon, les qualités individuelles sont plus importantes que jamais. Mais le foot c’est aussi dans la tête. À l'heure actuelle les autres joueurs africains ont un moral plus déterminé que la plupart de nos pachydermes et tant que tel est le cas, en Afrique, nous ne serons pas n° 1 !

Moysekou

24.09.2010

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