mercredi 6 mai 2009

Guinée, mon cher chariot.

Guinée, mon cher chariot.
(by : MoySékou )

On raconte qu’une fois, un modeste paysan possédait un cheval qui l’aidait à transporter, tous les matins, sa récolte vers le marché du village jusqu'au crépuscule, moment où il rebroussait chemin.

Un jour, il se dit: pourquoi ne pas acheter un deuxième cheval, et offrir à mon chariot la force de deux chevaux. Ainsi je pourrais aller au marché deux fois par jour et ils m’aideront à plus irriguer et à labourer!

Apres moult tergiversations, il finit par acheter le cheval. Le lendemain au marché, les gens qui ont longuement attendu l'arrivée du paysan sont restés sur leur faim. Il n'est pas venu. C’est ainsi qu’ils partirent s’enquérir de son état. Chemin faisant, à leur grande surprise, ils le trouvèrent à terre, plongé dans ses fruits, sous le soleil brulant de l’été. Il était en nage. Et ses fruits étaient déjà gâtés par l’effet de la chaleur.

Mais au lieu de porter secours au paysan, les villageois se plongèrent dans une vague de rire indescriptible. A force de rire, certains ont failli se coucher à terre lorsqu’ils ont constaté que les deux chevaux du paysan étaient reliés au chariot dans des directions opposées !

Au-delà du réalisme de cette anecdote, elle simule la situation actuelle en Guinée qui est similaire à un chariot chargé de l’espoir d’un peuple qui, depuis son indépendance en 1958, a vécu cinquante (5o) années de dictature, galère, mal gouvernance et corruption, stagnation, mercantilisme, recrudescence du pessimisme malgré toutes les richesses dont il a héritées.

L’actuel conducteur de cet espoir de changement, Président Moussa Dadis a pu accomplir, dans un temps record, des résultats probants ; allant de la restauration de l’autorité de l’État, à la lutte contre la corruption et le narcotrafic, l’occupation anarchique des propriétés étatiques et le non-paiement des créances de l’État.

Même si beaucoup restent à faire pour améliorer les conditions de vie de la populace; il faut remercier le CNDD et son Président Moussa Dadis pour nous avoir montré, en si peu de temps, que les choses peuvent facilement s’améliorer chez nous si et seulement si l’on a la ferme volonté de le faire –avec l’assistance primordiale de l’Omniscient Allah-.

Ensemble nous rêvons d’une Guinée développée et prospère. Mais malheureusement, la marginalisation des besoins fondamentaux et urgents du peuple en raison de l'échec de dialogue entre nos gouvernants et opposants confirme, une fois encore, le champ de confrontation qu’est notre démocratie imaginaire.

A dire vrai, ces mésententes perpétuelles ne servent pas l'intérêt public car les conflits d'intérêts personnels et l'absence de priorités ne font que pousser les autres pays à se moquer de nous. Et si nous ne faisons pas attention, ils sonneront l'hallali en rigolant sur nous comme notre pauvre paysan et ses chevaux.

La faute n’incombe pas aux chevaux de notre paysan ; non plus si l’un des deux chevaux devance, ce qui signifierait qu'ils sont tous pour la même cause allant tout droit sur le même chemin. Mais le comble s’avérerait si toutefois, ils ne sont pas idéalement orientés et que chacun tente à tirer d'un coté.

Apres avoir bu les soupes pimentées de nos précédents régimes dictateurs de Mansa Sékou Touré et de Fory Lansana Conté, nous sommes maintenant à la porte de l’histoire pour ne plus tomber de Charybide en Scylla. Un homme averti en vaut deux(2).

Donc il nous faut de la prudence en mettant les chevaux dans des positions idéales afin que notre chariot Guinée se remue maintenant. Je dis bien: maintenant.

Wontanaara (…nous sommes ensemble).

by: moysekou (Software Developer –Oracle Certified Professional-- Kuwait City)
(Web site:
http://afrikain.blogspot.com Email: moysekou@hotmail.com )

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