KUWAIT CITY– Un coup de vent a soufflé à travers le Stade L.S. Senghor et sur le Syli National de Guinée qui a perdu, 3-0, devant son voisin, les Lions du Sénégal, en derby amical du 9 février 2011 à Dakar.
Pour une fois encore, le Syli n’a pas pu répondre aux attentes de ses fans. C'était un jour où l’adversaire, bourré de jeunes talents, a réussi à battre le Syli National pourtant résolu, combattant et animé, plutôt que de se laisser abattre. Le Syli n’y a pas pu faire la différence. Il ne pouvait pas. Peut-être parce qu’il n’y disposait pas de tout son arsenal indispensable pour un tel derby sous-régional.
Pourtant, le début du match a été difficile pour le Sénégal. Appuyé par la forte communauté guinéenne à Dakar, le Syli National a été le plus dangereux dès l’entame de cette rencontre. Très tenaces durant les premières minutes, les attaquants Guinéens ont tenté et continué à donner du fil à retordre à la défense sénégalaise mais, sans parvenir à bien concrétiser leurs occasions.
Les Lions de la Téranga qui ont tardé à démarrer, se réveilleront et remporteront le match, brillamment. Les buts sénégalais ont été inscrits par Cissé (19’min) et Sow (60’min) et NDoye (85’min).
Le public massif avait quelque chose à voir avec cela. Quand il est impossible de toucher le ballon sans entendre l’encouragement des supporters, on oublie l’effet du vent d’hiver dans ce stade archicomble. Et, lorsque les joueurs sont confus sous les cris de la foule qui réclame inlassablement la victoire, il arrive un moment où les professionnels sélectionnés pour opérer un match amical, abandonnent les commandes, négligent les consignes et se focalisent uniquement sur les filets adverses.
De bout en bout, le jeu a été attrayant par le mouvement, le rythme et la virtuosité des protagonistes. Mais, les Sénégalais semblaient bien plus malins pour être surpris par les Guinéens et cela sous le regard du nouveau Ministre des Sports, Titi Camara, ancienne perle du football guinéen.
Malgré tout, les supporters Guinéens sont restés optimistes jusqu'au coup de sifflet final. Ils espéraient entendre le barrissement de leur Éléphant (le Syli) en revenant au score, plus d’une fois.
Toutefois, il n’est pas fictif qu’un homme ou une femme, fouillant les archives de fond en comble, puisse dire aux jeunes Guinéens et Sénégalais l'endroit où est née, depuis longtemps, cette rivalité footballistique qui existe entre les équipes de ces deux pays frères et hospitaliers. Mais les compatriotes de Feindouno qui ont suivi leurs dernières confrontations, ont certainement du mal à retenir les prestations d’un Syli très ambitieux, très courageux mais, en manque de supériorité ou de la ruse.
Pour le coach du Syli, Michel Dussuyer, cette défaite concédée par son équipe permet de mesurer le chemin à parcourir. « Il y a beaucoup d’enseignements à tirer surtout individuellement et collectivement. On mesure les écarts et les différences. Pour nous, c’est une leçon salutaire pour la suite », a-t-il indiqué.
En réalité, ceux qui jouent au foot ont, au moins, un rêve sur le gazon. Chaque joueur, chaque équipe peut avoir sa journée. Mais cette soirée hivernale avec son vent tourbillonnant sur la ville de Dakar, assurément, n’était pas le jour du Syli.
/____Moysekou.