lundi 25 mai 2009

Moment indicible !

Moment indicible !
(by : Moysekou)

Ce fut un moment indicible pour moi. Un état émotionnel causé par un sentiment de vide que va laisser la mort probable d’une personne qui m’est très chère. Un état de fait perturbé par mes sentiments de tristesse, de peine et de désespoir.

Cet état, je l’ai vécu un soir lors de ma «dernière» visite au chevet de mon ami d’enfance Oumar «Okass» Keita à l’hôpital Donka de Conakry. Il souffrait énormément. Je devais m’envoler le lendemain pour le Koweït où j’entamais mon baccalauréat.

J’étais attristé par son état et ne savais que dire. Lui me regardait comme s’il attendait, de moi, un geste miraculeux qui le débarrasserait de cette souffrance. Moi je ne pouvais rien lui assurer…tellement que j’étais ébahi, heurté et incapable.

J’ignore toujours pourquoi et comment je me suis fortuitement plongé dans une causerie rythmée avec lui et en épiloguant sur notre petit passé, son visage rayonnait d’un sourire éclatant. Il me répondait, agitait sa tète et souriait toujours.

Très ravi, il en profita pour faire ce qui lui manquait depuis belle lurette : converser et rigoler avec ce petit monde d'amis et parents présents dans cette salle dépressive de l’hôpital Donka. Sa mère nous remerciait infiniment en nous priant d’y revenir dès que possible. Mais hélas, l’homme propose, le temps transpose et Dieu dispose.

En quittant, il me serra la main et me remercia chaleureusement pour la visite et pour la montre que je lui avais apportée du Koweït. J'étais très ému.

Sur le chemin du retour, une partie de moi me blâmait pour avoir commis une terrible erreur en déboutonnant subitement mon appétit de parler, sans tenir compte de son état lamentable. Mais aussitôt, l’autre partie me réconforta d’avoir plutôt bien agi.

«Okass» était charmant, simple, social, brave et très brillant à l’école.

Ce soir là, nous nous séparâmes en larmes et gémissements dans une circonstance pathétique où chacun était complètement déconnecté de ce qui se passait autour. C’était notre ultime rencontre. Il décéda une semaine après.

Et depuis lors, grâce au pouvoir céleste, on se revoit des fois, dans mes rêves et cauchemars. Cela m'apaise et me fait trop penser à lui, tandis que son absence me tracasse, toujours.

Que nos regretté(es) regrettent leurs séjours terrestres face à leurs félicités célestes.

Qu’Allah les accueille dans son paradis.

By: Moysekou (Software Developer) - 25/05/2009
(Web site: http://afrikain.blogspot.com Email: moysekou@hotmail.com )

dimanche 24 mai 2009

Mes défauts !

Mes défauts !

Compagnon du prophète Mohammad (P.S.L), Amirul Mu'minine Oumar Ibn el-Khattab (R.A) disait :
« Qu’Allah accorde Sa miséricorde à celui qui m'envoie mes défauts comme cadeau. »
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mercredi 6 mai 2009

Guinée, mon cher chariot.

Guinée, mon cher chariot.
(by : MoySékou )

On raconte qu’une fois, un modeste paysan possédait un cheval qui l’aidait à transporter, tous les matins, sa récolte vers le marché du village jusqu'au crépuscule, moment où il rebroussait chemin.

Un jour, il se dit: pourquoi ne pas acheter un deuxième cheval, et offrir à mon chariot la force de deux chevaux. Ainsi je pourrais aller au marché deux fois par jour et ils m’aideront à plus irriguer et à labourer!

Apres moult tergiversations, il finit par acheter le cheval. Le lendemain au marché, les gens qui ont longuement attendu l'arrivée du paysan sont restés sur leur faim. Il n'est pas venu. C’est ainsi qu’ils partirent s’enquérir de son état. Chemin faisant, à leur grande surprise, ils le trouvèrent à terre, plongé dans ses fruits, sous le soleil brulant de l’été. Il était en nage. Et ses fruits étaient déjà gâtés par l’effet de la chaleur.

Mais au lieu de porter secours au paysan, les villageois se plongèrent dans une vague de rire indescriptible. A force de rire, certains ont failli se coucher à terre lorsqu’ils ont constaté que les deux chevaux du paysan étaient reliés au chariot dans des directions opposées !

Au-delà du réalisme de cette anecdote, elle simule la situation actuelle en Guinée qui est similaire à un chariot chargé de l’espoir d’un peuple qui, depuis son indépendance en 1958, a vécu cinquante (5o) années de dictature, galère, mal gouvernance et corruption, stagnation, mercantilisme, recrudescence du pessimisme malgré toutes les richesses dont il a héritées.

L’actuel conducteur de cet espoir de changement, Président Moussa Dadis a pu accomplir, dans un temps record, des résultats probants ; allant de la restauration de l’autorité de l’État, à la lutte contre la corruption et le narcotrafic, l’occupation anarchique des propriétés étatiques et le non-paiement des créances de l’État.

Même si beaucoup restent à faire pour améliorer les conditions de vie de la populace; il faut remercier le CNDD et son Président Moussa Dadis pour nous avoir montré, en si peu de temps, que les choses peuvent facilement s’améliorer chez nous si et seulement si l’on a la ferme volonté de le faire –avec l’assistance primordiale de l’Omniscient Allah-.

Ensemble nous rêvons d’une Guinée développée et prospère. Mais malheureusement, la marginalisation des besoins fondamentaux et urgents du peuple en raison de l'échec de dialogue entre nos gouvernants et opposants confirme, une fois encore, le champ de confrontation qu’est notre démocratie imaginaire.

A dire vrai, ces mésententes perpétuelles ne servent pas l'intérêt public car les conflits d'intérêts personnels et l'absence de priorités ne font que pousser les autres pays à se moquer de nous. Et si nous ne faisons pas attention, ils sonneront l'hallali en rigolant sur nous comme notre pauvre paysan et ses chevaux.

La faute n’incombe pas aux chevaux de notre paysan ; non plus si l’un des deux chevaux devance, ce qui signifierait qu'ils sont tous pour la même cause allant tout droit sur le même chemin. Mais le comble s’avérerait si toutefois, ils ne sont pas idéalement orientés et que chacun tente à tirer d'un coté.

Apres avoir bu les soupes pimentées de nos précédents régimes dictateurs de Mansa Sékou Touré et de Fory Lansana Conté, nous sommes maintenant à la porte de l’histoire pour ne plus tomber de Charybide en Scylla. Un homme averti en vaut deux(2).

Donc il nous faut de la prudence en mettant les chevaux dans des positions idéales afin que notre chariot Guinée se remue maintenant. Je dis bien: maintenant.

Wontanaara (…nous sommes ensemble).

by: moysekou (Software Developer –Oracle Certified Professional-- Kuwait City)
(Web site:
http://afrikain.blogspot.com Email: moysekou@hotmail.com )