jeudi 18 septembre 2008

Chaine Humaine....pour le Diamant

Chaine Humaine....pour le Diamant

Sur la photo, des travailleurs artisanaux dans une collective formant une chaîne humaine jusqu’au fond de la fosse des mines de diamant à Macenta, Guinée. Les fosses peuvent grandir énormément et toutes sont creusées à la main. Ils prennent à tour de rôle la lourde charge de creuser et de charger en bas de la chaîne.

On creuse … sans relâche jusqu'à dépasser la boue et atteindre les graviers qui seront lavés et triés courageusement. Ensuite on fouille ces petits cailloux, grain par grain, ne laissant aucun élément sans que l’œil n’examine et réexamine pour trouver la pierre précieuse.

La valeur de ce diamant, peut éventuellement changer leur vie pour tout bon: Nouvelles maisons, voyages, financements, business, mariages, remboursement des dettes...etc. Mais dans le cas échéant, ils sont obligés de continuer cette dure activité de creuser et chercher, sans le moindre désespoir.

Leur rêve de tomber, un jour, sur un gros diamant demeure leur unique source de motivation. Et cette fontaine du courage est la même pour chaque pauvre du monde : son rêve. Comme on le dit souvent : «Tu peux tout enlever au pauvre sauf son rêve; que tu ne pourras jamais… ».

Aussi, la motivation peut venir de la charge que nous portons. Ainsi on se sent toujours en forme en se rappelant du lourd fardeau, plus souvent, à la maison. Autrement dit : « un chien qui a vu le lion et celui qui ne l’a pas encore vu ne courent pas de la même manière».

Dans ces mines, leur loi suprême c’est la joie: joie le matin pour remercier le Créateur de la belle journée qu’on a enterré et qui annonce un demain plein de promesses. Ils ne discutent que sur le rire et ne cultivent que l’humour, les plaisanteries les plus drôles, les plus innocentes.

C'est-à-dire si vous voyez dans la chaîne, un travailleur montrer ses gencives sous l’effet d’une claquante crise d’hilarité, ce n’est pas seulement pour manifester sa joie, ni pour marquer le ridicule impayable d’une situation, ou d’une idée ; il exprime par là, dans un langage humain, universel et vieux comme le monde, que la vie s’annonce sous un signe optimiste pour lui et les siens.

Rires heureux de travailleurs quand le sentiment de la réussite baigne dans un enthousiasme toujours neuf ; rires vibrants d’optimisme sous le poids du train-train quotidien sur la route de la vie.

Ici, on travaille en jouant et joue en travaillant. Il faut ça pour traverser les limites et contingences de la vie et l’engager avec imagination et émerveillement. Des fois, le sourire timide y est mais non pas un rire sarcastique, mesquin ou moqueur!

Ici, les maux invisibles tel que la jalousie, l’orgueil, l’hypocrisie, l’ostentation sont déjoués. La pauvreté et la souffrance sont reconnues mais la joie qui règne permet de tromper leur opacité et doucement les dépasser. Bref ils utilisent l’humour comme une clé qui ouvre l’espace étroit de nos limites humaines et partagent la rigolade pour se rapprocher les uns des autres. Car en ouvrant notre espace intérieur, le rire nous ouvre à nous-même et aux autres.

A Macenta, j’admirai regarder ces braves ouvriers fiers et courageux faire le sacrifice de leur vie le sourire aux lèvres.

On dit que la terre appartient aux vivants et que chaque génération a ses héros. Mais il faut que l’esprit chevauche l’espace et le temps pour qu’au soir du souvenir, gronde en nous les passions élevées de nos glorieux ancêtres. Oui, les Samory Touré, Béhanzin, Lat Dior Diop, Nelson Mandela…etc. sont des héros. Oui aussi, le paysan est un héros, si la terre répond, grâce au ciel, à ses patients efforts ; le forgeron qui cisèle le fer est un héros ; le soldat qui, défendant sa patrie, devient tigre quand l’instant du surpassement sonne au moment de la fatalité, est un héros ; le mineur artisanal qui creuse la terre cherchant l’or ou le diamant est un héros qui ne vaut pas plus que la ménagère dont les yeux rougissent aux vapeurs des sauces délicieuses que nous raffolons.

A dire vrai, qui ne risque rien n’a rien. Et tout vient à point à qui sait attendre. Vouloir c’est pouvoir : quand on veut, on peut.

Enfin, "Allah Inana Afrikiya" (Allah nous sommes Africains) …comme a chanté Ismaël Isaac, reggaeman ivoirien.

C’est tout.

/__by moySekou, Kuwait, Farwanyah, 19/9/2008 @ 4:44.

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