mercredi 30 mars 2011

Les jeunes binationaux, Syli de demain ?

Les jeunes binationaux, Syli de demain ?

KUWAIT CITY– Ils sont jeunes, audacieux et pleins de motivation et de volonté d’atteindre le sommet de leur art. Ils sont nombreux ces jeunes footballeurs Guinéens en quête d’opportunité d’avoir leur temps, leur place et surtout leur mérite dans un sport qui, chaque jour, prouve que le talent n’appartient pas qu’aux grands.


À la Gantoise (Belgique), chaque frappe audacieuse du jeune Ibrahima Sory Conté n’est qu’un cri lointain, très loin des rues de Conakry où il a souvent joué pieds nus jusqu'à l’âge de 15 ans.


Tandis qu’en France, précisément à Montpellier, le jeune Fodé Koita, sans tambour ni trompette, s’est accoutumé à secouer le sang-froid des supporters adverses. Son possible lieutenant, Abdoul Karim Sylla, y ficèle sa passion de renard des surfaces. Abdoul a déjà marqué 21 buts en 18 matchs cette saison avec les U19 Montpelliérains. Tel père, tel fils ; il est l’ainé des héritiers de Mohamed Sylla ’’Socrates’’, l’ex-capitaine du Syli National.


À Bastia, Sadio Diallo et Idrissa Sylla progressent superbement. Et à l’Olympique Lyonnais, les jeunes Yattara ’’Elo’’, buteur régulier et Kerfala Sampil, défenseur colosse (1m95), sont sur la pente montante. À Monaco, Tafsir Cherif a déjà placé 10 buts en 19 matchs avec les U17 Monégasques cette saison. En Lithuanie, Mohamed Keita convainc comme attaquant de pointe de Klaïpeda.


On trouve aussi Joey Millimono (Inter Milan), Sana Camara (Benfica Lisbonne), Saidou Sow (Le Mans), les frères jumeaux Flo Pogba (Sedan) et Mathias Pogba (Wrexham/Angleterre), Joshua Guilavogui (Saint-Etienne), Mohamed Kaba (Auxerre), Cheick Doukouré (Lorient), Momar Bangoura (Marseille), Cheick Kourouma (Sochaux), j’en passe et des meilleurs.


Contents d’être aux côtés des ’’cadres’’ du Syli National, les nouveaux Richard, Larsen, Conté, Sadio … etc. étaient aptes, résolus et difficiles à stopper lors du match amical Sénégal-Guinée le mois passé à Dakar. D’ailleurs, la première vraie tentative du match est venue du pied de Sadio Diallo, une frappe courageuse qui n’atteindra pas les filets. Ce soir, ils ont été empêchés de marquer par une bonne défense sénégalaise, le colosse Diawara et compagnons les ayant toujours refusés le passage.


Mais, voyant le nombre grandissant de nos jeunes joueurs nés, grandis et nourris à travers chaque échelon du football en dehors de la Guinée, peut-on dire que, bientôt, notre onze national sera entièrement composé de jeunes binationaux ?


« Depuis quelques années, il n’y a plus de joueurs émergeants venant directement de la Guinée. Toutes les nouvelles têtes au sein du Syli sont des binationaux. À cette allure, on se retrouvera à la situation des années 95-2000 où il y avait, dans l’équipe nationale, les pros et les locaux, puis il y a eu les pros seulement. La même tendance va se dessiner : ’’les Guinéens de Guinée’’ et ’’les Guinéens de l'étranger’’. Ce qui conduira très tôt à une équipe composée que de jeunes nés et grandis en dehors de la Guinée. Le seul problème est que la concurrence est rude, car les Français sont à l'affut » a récemment indiqué notre frère Thierno Diallo (du site Guinéefoot.info) dans un débat en direct sur la radio Liberté FM (Conakry).


Il a expliqué qu’aujourd'hui, le besoin du football guinéen n’est pas la querelle fortuite des nouveaux et anciens dirigeants sportifs, ni la critique partisane et non constructive. Le besoin est d’investir des énergies, des savoirs, du savoir-faire et du savoir être pour l’avancement de nos sports préférés.


Plus, le besoin est de bien former les formateurs, les encadreurs, d’utiliser nos anciens footballeurs dans l’administration sportive, l’encadrement technique (entraînement, préparation physique, préparation psychologique, etc.), l’arbitrage, l’analyse sportive télé et radio.


Il faut développer du business autour du foot, promouvoir le foot à la base, développer les championnats à tous les niveaux, produisant un foot fascinant qui amène le public au stade et qui lui procure de la joie. Des championnats profitables aux joueurs en les permettant de progresser et de bien vivre leur passion ; aux responsables sportifs de récolter les fruits de leur effort ; et au peuple guinéen de savourer des victoires et surtout des trophées.


Ailleurs, il faut investir plus d’effort à convaincre nos binationaux dans les centres de formation et clubs à travers l’Europe pour porter le maillot guinéen.


Les récents matchs du Syli National ont apportés de bonnes preuves que l’opération de détection et de séduction de nos sélectionnables exilés est à encourager. Ces rencontres ont également démontré qu’une parfaite cohérence entre les doyens et les jeunes du Syli sur la pelouse rendrait l’élan de son jeu plus attrayant, plus fort.


La plupart de ces jeunes des centres de formation ont le talent et la ténacité qui, dans un proche avenir, seront très utiles pour renforcer l’équipe nationale, voire même bâtir une génération de rêve. Si et seulement s’ils sont bien suivis et encadrés.


Moysekou

Mercredi, 30 Mars 2011 17:30

mercredi 23 mars 2011

Syli National : Férébory Doré partira, partira pas !

KUWAIT CITY– Les jeunes joueurs Guinéens évoluent un peu partout. Leurs talents, comme les autres jeunes du continent, sont sollicités par les clubs et centres de formation ailleurs.

En Guinée, leurs clubs formateurs ne sont autres que des incubateurs pressés à les élever rapidement et les vendre à l’étranger, dans leur adolescence. Les plus chanceux atterrissent en Europe.

Certains, comme Titi, Morlaye, Salam Sow, Feindouno, Youla, Sambegou, Ismael…etc. se sont transformés en bons footballeurs. D’autres sont cassés le long du chemin, ou deviennent trop incommodants pour leurs crampons ou ennuyeux pour leurs clubs. Ainsi, le sort obligeant, ils n’aboutissent pas à leur rêve.

Et certains, par contre, entament bien leur carrière, puis ralentissent, randonnent, voyagent et évoluent dans des ligues lointaines. Pensons à Fodé Caréca, Ousmane Soumah, Kaba Diawara, Ibrahima Bangoura ’’Tabra’’, Aboubacar Mbaye, Simone Feindouno, Ismael Bangoura ’’Super’’… etc.

Tous ont été appelés, au moins une fois, en équipe nationale, pour émerveiller leurs concitoyens. Ils l’ont fait loyalement, gagnant tantôt avec mérite, perdant souvent sans démériter et parfois, malheureusement, trainant les pieds comme s’ils jouaient un match de gala.

Plus, il y a cette catégorie rarissime qui débute bien avec la Guinée avant de se raviser en préférant continuer avec un autre pays. Les archives nous apprennent que vers la fin des années ’70, deux footballeurs Guinéens, Boubah Camara et Remeté Soumah, avaient décidé de jouer pour la Sierra Leone.

Et récemment, le jeune binational Férébory Doré, peut-être l’un des plus convaincants de la nouvelle génération, aurait opté pour le Congo, l’autre pays qui côtoie la Guinée dans son sang. Et cela, après avoir débuté sa carrière internationale avec la Guinée, terre de son père, aux Jeux africains d’Alger en 2007. « Ce qui est dommage c’est qu’on ne l’a pas suivi. Si après les jeux africains, il y avait eu un suivi peut être qu’il aurait continué » a indiqué le coach du Syli Michel Dussuyer. Les mêmes causes, produisant en général, les mêmes effets ; la même évidence réapparait : le manque de suivi de la Féguifoot, la fédération guinéenne de football, dont la compétence dans certains domaines est très faible. J’espère que Guinéefoot interviewera bientôt le jeune Férébory pour en savoir plus sur les raisons de son (probable) repli inattendu.

Pour rappel, Férébory n’a encore opéré qu’un seul match ’’amical’’ sous le maillot national congolais. Auparavant, il a pu montrer ses prouesses avec la sélection nationale espoirs guinéenne. Sa décision étant personnelle, peut-être qu’il se rembarquera dans la barque du Syli National ou ramera dorénavant dans celle des Diables Rouges du Congo jusqu’au rivage de sa carrière. Quoi qu’il en soit, c’est tout le bonheur que nous lui souhaitons.

Quant aux asthénies de la Féguifoot, elles méritent des solutions radicales. En effet, on a besoin, pour couper la liane grimpante, de s’assurer qu’on arrache les racines, sinon, elle continuera à grimper.

En attendant, pensons comme Albert Einstein que la folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.

-Moysekou-

Kuwait City 23/03/2011